Pourquoi le ministre belge évite Kagame pour rencontrer Ndayishimiye à Bujumbura?

as Belgium courts Burundi because Burundi, unlike Rwanda, has vast deposits of critical minerals, Rwanda throws the `colonial ball` at Belgium

Source: Africa Flashes

Pourquoi le ministre belge évite-t-il Paul Kagame pour rencontrer Évariste Ndayishimiye à Bujumbura ? Le 26 avril 2025, Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, a choisi de visiter le Burundi, accueilli par Albert Shingiro à l’aéroport Melchior Ndadaye. Officiellement, il s’agit de renforcer les liens bilatéraux, signer des accords et discuter de la crise en République démocratique du Congo. Mais ce qui intrigue, c’est l’absence de visite à Kigali pour rencontrer le président rwandais, Paul Kagame. Ce choix, loin d’être anodin, pourrait révéler un tournant géopolitique dans la région des Grands Lacs, marquée par des tensions et des rivalités historiques.

La région des Grands Lacs, comprenant le Rwanda, le Burundi et la RDC, est un terrain complexe où conflits armés, ressources convoitées et héritage colonial s’entremêlent. La crise en RDC, exacerbée par des groupes comme le M23, soutenu par le Rwanda selon des rapports, est au cœur des préoccupations. En privilégiant Bujumbura, Prévot semble éviter un Rwanda de plus en plus isolé diplomatiquement. Cette décision intervient après la rupture des relations entre la Belgique et Kigali en mars 2025, marquée par des accusations mutuelles liées au conflit congolais.

La visite à Bujumbura s’inscrit dans une volonté de consolider les relations belgo-burundaises. Avec un budget de 150 millions d’euros sur cinq ans, des secteurs comme l’agriculture, la santé et l’éducation sont ciblés. Depuis l’arrivée au pouvoir de Ndayishimiye en 2020, le Burundi s’ouvre progressivement après des années de tensions, notamment après la crise politique de 2015. Les discussions entre Prévot et Shingiro ont également porté sur une résolution pacifique du conflit en RDC, un sujet crucial pour les deux pays face à l’instabilité régionale.

L’absence de Kigali dans l’itinéraire de Prévot est lourde de sens. Le Rwanda, sous Kagame, est un acteur majeur, mais ses relations avec la Belgique se sont détériorées. Kigali accuse Bruxelles de soutenir la RDC et de propager des « mensonges » sur son rôle dans la crise congolaise. En retour, la Belgique a expulsé des diplomates rwandais, rendant une visite politiquement délicate.

Ce choix reflète aussi le passé colonial belge, critiqué par Kagame pour son rôle dans les divisions ethniques ayant conduit au génocide de 1994. En renforçant ses liens avec le Burundi, la Belgique semble parier sur Ndayishimiye comme partenaire pour la paix régionale. Le Burundi, qui accueille des réfugiés congolais fuyant la crise, gagne en crédibilité face à un Rwanda perçu comme intransigeant. Cependant, ce positionnement risque d’attiser les tensions avec Kigali, qui voit Bujumbura comme un rival. La stratégie belge pourrait redéfinir les alliances dans la région, mais elle n’est pas sans risques, alors que la RDC reste un foyer d’instabilité.

Ce choix diplomatique est un signal clair : la Belgique cherche à jouer un rôle dans la stabilisation des Grands Lacs, mais en évitant un Rwanda isolé. Cette visite pourrait marquer un tournant, où le Burundi devient un allié clé pour l’Europe. Reste à savoir si ce pari portera ses fruits ou s’il aggravera les fractures régionales. Pour en savoir plus, regardez la vidéo et partagez votre avis : la Belgique a-t-elle raison de snober Kagame?

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