Source: Africa Flashes
Kagame Accusé d’Ignorer les Pauvres Alors que la Crise Rurale S’aggrave – Rwanda 2025:
30 Mai 2025
Le Rwanda, souvent présenté comme un modèle de développement en Afrique, cache une réalité alarmante : la pauvreté rurale s’aggrave sous le régime de Paul Kagame. Le rapport de l’ONU par Olivier De Schutter révèle que 3,6 millions de Rwandais, soit un tiers de la population rurale, vivent sous le seuil de pauvreté. Malgré les avancées économiques vantées à l’international, les coupes budgétaires dans la santé et la protection sociale frappent durement les plus vulnérables. Cette politique d’austérité, visant à réduire le déficit de 6,9 % à 3,3 % en deux ans, sacrifie les pauvres pour soigner l’image du pays.
Sous la direction de Kagame et du FPR, le Rwanda mise sur une vitrine moderne : infrastructures, digitalisation, et attractivité pour les investisseurs. Cependant, dans les zones rurales du Sud et de l’Ouest, la misère persiste, marquée par la faim et l’isolement économique. Les voix critiques sont réprimées, accusées de menacer l’unité nationale. Le rapport de l’ONU dénonce cette fracture sociale, où les richesses s’accumulent chez 1 % des plus riches, qui captent 20 % des revenus, tandis que la moitié la plus pauvre est laissée pour compte.
Les choix budgétaires du régime aggravent la crise. Le budget santé a chuté de 10 % à 7 % en quatre ans, et les programmes sociaux ont subi une coupe de 22 % en 2024-2025, avec 30 % supplémentaires prévues. Dans un pays sans salaire minimum digne ni couverture chômage, ces réductions abandonnent les populations rurales. L’assurance santé communautaire, bien que louée, est inefficace faute de moyens. Des initiatives comme Ingoboka restent marginales, incapables de répondre aux besoins des familles.
Le contraste est frappant entre l’image internationale de Kagame, célébré à Davos, et la réalité des campagnes rwandaises. À Huye ou Nyamasheke, le président est perçu comme distant, plus soucieux de sa stature mondiale que des souffrances locales. Le FPR, autrefois libérateur, est devenu une machine autoritaire, étouffant toute contestation sous prétexte de divisionnisme. Cette répression empêche un débat démocratique, essentiel pour des politiques sociales efficaces.
De Schutter souligne que le développement sans participation citoyenne est voué à l’échec. La dépendance à l’aide internationale, de plus en plus incertaine, fragilise davantage le Rwanda. Malgré des initiatives positives comme le programme d’alimentation scolaire ou Ejo Heza, l’austérité menace leurs impacts. Le rapporteur appelle à mobiliser les ressources locales et à taxer les élites, une mesure que le régime, lié aux cercles économiques, évite soigneusement.
La communauté internationale doit cesser d’applaudir aveuglément le modèle rwandais. À l’approche du rapport final de l’ONU en 2026, le Rwanda est à un tournant. La pauvreté n’est pas une fatalité, mais le fruit de choix politiques. Pour une stabilité durable, Kagame doit écouter son peuple, rouvrir l’espace civique, et placer la justice sociale au cœur des priorités. Sinon, la frustration croissante risque de faire vaciller ce “miracle” africain