Source: Africa Flashes
Bukavu dit NON au M23 de Kagame: La révolte qui change tout
30 March 2025
À Bukavu, la peur a changé de camp. Le 30 mars 2025, des milliers d’habitants sont descendus dans les rues pour dire non à l’occupation du M23, un mouvement rebelle soutenu par le Rwanda de Paul Kagame. Ce soulèvement populaire, né d’un ras-le-bol généralisé, marque un tournant dans la résistance civile contre la violence et l’insécurité imposées dans l’est de la RDC. Face aux fusils, ce sont des cris, des pancartes et des barricades qui ont répondu. Ce n’est pas un simple fait divers. Le soulèvement de Bukavu est le résultat de mois de terreur. Depuis février 2025, la ville vit sous le joug du M23, accusé de pillages, d’exécutions et de massacres, notamment d’enfants. L’économie locale s’est effondrée, les écoles ont fermé, et les habitants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Mais la mort d’un jeune homme dans la nuit du 29 mars a été la goutte de trop. Kadusu s’est embrasé, et avec lui, toute la ville. Le M23, né en 2012, est soupçonné d’être la marionnette du Rwanda, qui justifie son implication en évoquant la menace des FDLR, des milices hutues. Le conflit, ancien et complexe, est souvent réduit à une guerre de ressources ou d’influence, mais il s’agit aussi d’un drame humain. Les habitants de Bukavu, eux, ne veulent plus être pris en otage de ce jeu géopolitique. Pour eux, le M23 n’a rien d’un libérateur – il est l’oppression incarnée. Le soulèvement du 30 mars n’était pas encadré par des ONG ou des partis politiques. Il était brut, spontané, et profondément ancré dans la douleur quotidienne des habitants. Les vidéos qui circulent montrent un peuple déterminé, femmes et enfants en tête, défiant des rebelles armés jusqu’aux dents. Ce jour-là, la peur a reculé, et l’idée même de l’invincibilité du M23 a été fissurée. Ce moment pourrait bien faire école ailleurs dans la région. Mais cette bravoure a un prix. Le M23 est soutenu, selon plusieurs rapports, par l’armée rwandaise, le RDF. Si Kigali décide de riposter avec force, les conséquences pourraient être dramatiques pour Bukavu. Le gouvernement congolais, dépassé, semble incapable de reprendre le contrôle. Kinshasa appelle à l’aide, mais les réponses internationales restent faibles. Alors les habitants résistent seuls, avec courage, mais aussi avec le sentiment d’être abandonnés. Ce qui se joue à Bukavu, c’est plus qu’un affrontement militaire. C’est un cri de dignité d’un peuple qui refuse de disparaître. C’est une bataille entre ceux qui veulent vivre libres, et ceux qui imposent la loi des armes. Et si cette révolte parvient à briser l’illusion d’une domination durable du M23, alors elle pourrait bien tout changer. Ce n’est pas juste l’histoire d’une ville – c’est peut-être celle d’une région qui se r