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Carnage à Kamanyola : 36 demandeurs d’asile burundais tués et plus de 150 autres blessés
C’est la désolation après la mort de 31 personnes et 183 blessés dans l’après-midi de ce vendredi 16 septembre à Kamanyola, une localité située à 72 km au sud de Bukavu, à l’est de la RDC et à 30 km seulement de Rugombo en province de Cibitoke, au nord-ouest du Burundi.
Parmi ces personnes tuées, il y a 5 enfants et 8 femmes. Tous ces demandeurs d’asile vivaient dans des quartiers de cette cité de Kamanyola.
Des sources sur place indiquent qu’il s’agirait pour la plupart des adeptes de la prophétesse Zebiya (Eusébie Ngendakumana). Ils sont partis en juin 2013 rejoindre leur idole à l’est de la RDC après l’interdiction de leur culte à Businde en province de Kayanza, au nord du Burundi.
Le bilan s’est alourdi ce samedi matin : 5 personnes ont succombé à leurs blessures. Tous les 183 blessés ont été évacués à l’hôpital de Kamanyola. Une dizaine parmi eux est dans un état grave.
Tout a commencé ce vendredi vers 12 heures quand un groupe de jeunes burundais se sont rendus aux bureaux de l’ANR, les services secrets congolais, pour réclamer la libération de leur concitoyens arrêtés. Ils craignaient qu’ils ne soient déjà extradés vers le Burundi.
La situation a dégénéré quand des agents de l’ANR ont intimé l’ordre à la police de chasser ce groupe de ’’jeunes manifestants’’. Il y a eu jet de pierres et un agent de même que le commandant de police ont été blessés. C’est au moment où d’autres sources parlent d’un militaire tué.
Sans sommation, ces policiers ont ouvert le feu. Ces tirs ont fait 5 morts sur-le-champ. Selon des sources contactées, les rescapés ont tenu à évacuer les corps des leurs, sous les tirs.
Horreur
Mais le pire était encore à venir et c’était dans les quartiers où des crépitements d’armes se faisaient entendre. Des sources concordantes indiquent que ’’des hommes en uniforme des FARDC, l’armée congolaise, parlant kirundi intimaient l’ordre à tous les ressortissants burundais de sortir de leurs maisons’’.
Selon ces mêmes sources, ’’ces hommes armés tiraient sur tous ceux qui sortaient de leurs domiciles, mais il y a ceux qui ont été tués à l’arme blanche’’.
Quelques minutes auparavant, révèlent des sources sur place, ’’ce groupe armé semblait procéder au repérage et à l’identification des maisons abritant des ressortissants burundais dans la cité de Kamanyola avant d’ouvrir le feu’’.
Selon des sources sur place, il y a eu toute la nuit des scènes de panique, la tension était palpable : des slogans et des chansons hostiles aux Burundais ponctués de coups de sifflets ont été entendus dans cette localité.
Les rescapés burundais habitant dans les quartiers de Rugenge et Kashenyi se sont réfugiés dans la base des casques bleus pakistanais de la Monusco à Kamanyola.
Ces militaires ont dû sortir leurs véhicules blindés pour protéger ces ressortissants burundais. La police congolaise a également donné un coup de main pour évacuer ces Burundais vers cette base.
Et ce samedi matin, des jeunes burundais aidés par quelques congolais ont évacués tous les corps sans vie et les ont déposés en face de la base tenue par ces casques bleus.
Interrogé, Bertin Bisimwa, chef de poste à Kamanyola se dit attristé par la mort de ces ressortissants burundais vivant dans les quartiers de cette cité. «On vivait en parfaite harmonie».
Dans une série de tweets, le chef de la diplomatie burundaise, Alain-Aimé Nyamitwe demande des explications au gouvernement congolais, à la Monusco et au HCR sur ces incidents malheureux.